Pour clôturer ce voyage au Guatemala, notre chemin a suivi les routes du Nord à la frontière du Mexique. Visiter Tikal et Yaksha, près de Flores, c’est un plongeon dans une civilisation disparue, un rêve qui va se réaliser. Pendant le confinement en France, nous avons eu l’occasion de regarder plusieurs reportages à ce sujet et on trépigne d’impatience de voir ça de notre propre yeux. Seront-ils à la hauteur de nos espérances ?
Dans cet article, toute la première partie traite de la culture maya. Il nous semble en effet indispensable de vous apporter un peu de contexte avant de partir en visite, à défaut de passer à côté de beaucoup de choses. Si vous voulez aller directement aux informations pratiques quant à la visite de Tikal et Yaxha, on vous invite à utiliser le sommaire plutôt que de scroller !
🤓 Petit point culture (sponsorisé par le papa d’Elisa)
Il y a beaucoup à dire sur la civilisation maya, tant est si bien que le papa d’Elisa nous a fait un fascicule très complet sur le sujet. Nous allons vous distiller des informations tout au long de cet article, en essayant d’apporter un éclairage à certaines parties des lieux visités. Commençons donc par une petite présentation rapide géographique, sociale et religieuse de nos héros du jour.
Un peuple qui s’étend du Honduras au Mexique
Le territoire maya est centré sur la péninsule du Yucatan, soit l’ensemble constitué par le sud-est du Mexique, le Belize, le Guatemala, le Honduras et le Salvador.
Leur installation remonte à la préhistoire, la sédentarisation ayant lieu entre le VIIème et le IIIème millénaire av. JC. Du VIème au IXème Siècle après JC, les importantes Cités-États mayas sont construites dans les Basses Terres du sud : Copan, Tikal, Palenque…
A l’arrivée des Espagnols, le peuple maya est déjà éclaté en petites tribus. La résistance est faible. On perd petit à petit cette culture dans les grandes villes. Elle restera vivace dans les zones plus reculées où, comme à Atitlan par exemple, les langues maya sont encore pratiquées.
Une société hiérarchisée
Les lieux que vous allez visiter, que ce soit Tikal ou Yaxha, étaient des lieux centraux du pouvoir maya. Le guide nous précise d’ailleurs bien à chaque fois qu’on ne trouvera que des restes de maisons de nobles qui étaient les seuls à en avoir en pierre. La plèbe vivait à l’extérieur de la cité, dans des maisons “biodégradables” en terre.
La société maya est donc divisée en classes : nobles, religieux, militaires, artisans, commerçants, paysans, serfs et esclaves.
On retrouve une structure assez proche de la nôtre au Moyen-âge : des Rois, chefs héréditaires, délèguent le pouvoir de collecte des impôts à des nobles, les BATABS. Les rois des Basses Terres, appelés Ajaw (seigneur) ou K’uhul ajaw (divin seigneur), concentrent tous les pouvoirs religieux, militaires et civils.
La terre est propriété du village, chaque famille en reçoit une parcelle. Les agriculteurs qui sont les plus nombreux se divisent entre paysans, serviteurs et esclaves.
Que mangent les Mayas ?
La morphologie du maya reflète bien son alimentation. Il est petit (très petit) mais très trapu et costaud. D’ailleurs vous remarquerez qu’au Guatemala, les habitants ne sont pas très grands ! A côté d’eux, mimi ressemble à un géant des montagnes.
Voici quelques informations utiles :
- à la base de l’alimentation, le maïs : tant est si bien que c’est même quelque chose de sacré dans la culture maya;
- les agriculteurs utilisent une technique étonnante, dite des “Trois soeurs” ou Milpa, liant trois plantes ensembles qui s’entraident dans leur croissance : le maïs, la courge et les haricots (un bel exemple de permaculture);
- pierre et bois pour les outils utilisés : les Mayas ne connaissent ni le métal, ni la traction animale, ni la roue.
- les mayas pratiquaient déjà la jachère avec usage du brûlis pour la fertiliser.
Quid de leur capacité à prévoir le futur ?
Rappelez vous le 21 décembre 2012. Le monde est en panique, on rejoint tout un groupe Facebook pour faire la fête pour la fin du monde. La cause ? Le calendrier maya prend fin ce jour-là.
Brillants astronomes, vous trouverez une pyramide d’observation dédiée sur chacun des sites que vous visiterez. Mouvement du soleil, solstices.. des éléments très importants qui rythment la vie du peuple et impactent directement la cartographie de construction des bâtiments.
Les Mayas croient à des formes de vie où s’alternent phases de création et phases de destruction (d’où cette fameuse date du 12 décembre). Le rôle des prêtres était d’interpréter ces cycles. Lorsqu’ils prophétisaient des cycles sombres, ils prônaient des sacrifices pour apaiser la colère des dieux.
La religion au coeur des préoccupation
Les Mayas sont polythéistes et le principal centre religieux du monde maya était Chichen Itza (Mexique).
Ils disposent d’un calendrier sacré de 260 jours appelé Izolk’in utilisé pour les cérémonies de divination ainsi que d’un calendrier de 365 jours fondé sur l’année solaire.
Dans leur croyance, le cosmos est composé de trois entités : l’infra monde où règne Xibalba, la terre et le ciel formé de 13 strates, chacune ayant sa propre divinité. Seuls les rois renaissaient dans le monde céleste et devenaient des dieux.
Et les sacrifices alors ?
La pratique des sacrifices a beaucoup évolué en fonction des périodes et des différents peuples. Elle ne résume pas juste à tuer un être humain comme dans le film Apocalypto avec Mel Gibson qui est rempli d’inexactitude.
Les Mayas pratiquaient l’autosacrifice par la saignée. Par exemple chez l’homme l’automutilation du pénis ou des oreilles et pour la femme de la langue percée par une corde sur laquelle étaient fixés des éclats d’obsidienne. Plusieurs parties du corps étaient admis pour ces “donations”. Le sang était recueilli sur du papier que l’on brûlait, la fumée ainsi dégagée communiquait avec les dieux .
Le sacrifice de “l’humain vivant en entier” est plus rare. Surtout on ne sacrifie pas n’importe qui ! Certains Mayas choisissent eux-mêmes d’être sacrifiés, pensant qu’ils allaient accompagner le soleil dans sa course et revenir sur terre quatre ans plus tard sous l’aspect d’un papillon ou d’un colibri, forme de renaissance à la vie. Le sacrifice d’un esclave est une fausse croyance, il fallait offrir aux dieux un présent de qualité comme un joueur du jeu de balle victorieux ou un roi déchu après la guerre.
Comment une civilisation aussi évoluée a-t-elle disparu ?
C’est une question qui n’a toujours pas été complètement répondue par les scientifiques mais voici quelques éléments de réponses qui nous ont laissé songeurs..
- La guerre : les mayas sont belliqueux et leurs querelles internes vont fragiliser durablement les cités surtout après le VIII ème siècle où la guerre devient endémique;
- le changement climatique et la surexploitation des sols : la déforestation massive par besoin de terres arables et le besoin de bois pour la chauffe de pierre calcaire et la fabrication de stuc pour la construction de maison. Cela va provoquer une érosion accélérée des sols qui ne peuvent subvenir à un essor démographique trop rapide;
- le mercure : certains chercheurs penchent pour cette théorie. Ils ont relevé des traces de mercure dans les nappes phréatiques. Le cinabre, pigment rouge dont était orné les temples, se serait infiltré par ruissellement avec la pluie;
- La religion : les Mayas pensent que l’histoire évolue par cycles, chaque cycle se terminant par la destruction du monde précédent. La peur pousse une partie de la population à fuir les cités Etats surpeuplées.
Ces raisons laissent pensifs, ça nous rappelle certaines choses.. On vous laisse méditer.
Mais alors faut-il prendre un guide pour visiter les temples mayas ?
Il est parfaitement possible de visiter des ruines sans guide. Nous l’avons fait en Grèce mais aussi au Mexique. Cependant, nous étions toujours munis, à minima, d’un guide papier pour décoder les secrets des édifices.
Il est important de souligner ici que les sites de Tikal et Yaxha sont très anciens, il ne reste pas beaucoup de détails sur les bâtiments. Sans guide humain ou papier, ce sera impressionnant, mais difficile d’en comprendre le sens et la signification.
Deuxième argument qui va dans le sens du guide : si vous devez en prendre pour visiter des temples mayas sans que ça vous coûte un rein : c’est le moment. Les guides mexicains sont bien plus chers que les 50Q des guides guatémaltèques.
La recommandation des Paresseux Curieux : nous pensons que c’est intéressant de prendre un guide au moins une fois afin d’avoir un contexte et disposer d’une vision globale de la civilisation Maya.
🐍 Visiter Tikal : incontournable dans la région de Flores
Bienvenue dans l’une des villes les plus puissantes de la civilisation maya
La construction de la cité de Tikal commence au IVème siècle avant JC. Elle deviendra l’une des cités les plus importantes de la péninsule du Yucatan entre 200 et 700, soit pendant la période classique. A la chute de l’empire maya, au Xème siècle, ses habitants l’abandonnèrent, suite à un épisode de grande sécheresse. La nature reprend alors ses droits et les constructions sont recouvertes par la végétation.
C’est en 1848 que les archéologues la font “sortir de terre” à nouveau. Enfin, découvrir.. La cité n’avait jamais été vraiment oubliée par les peuples indigènes qui pratiquaient toujours des cérémonies sur ses temples.
Maintenant, imaginez que la cité s’étendait sur plus de 60 kilomètres et que seuls 17 kilomètres ont été découverts aujourd’hui. Incroyable non ? A son apogée, sous le règne du roi Cacao Jasaw Chan Ka’wil, plus de 60 000 personnes y habitaient. Elle a dominé l’ensemble de la région jusqu’à ce que la cité de Calakmul vienne la détrôner, avant la chute de l’empire.
La cité de Tikal est toujours pleine de mystères. Pourquoi est-ce que tous les temples s’appellent par un chiffre par exemple ? Parce que les glyphes les désignant sont très anciens et seule une petite partie d’entre eux a été déchiffrée pour le moment par exemple.
Vous voulez en savoir plus avant de partir à l’aventure sur le site de Tikal ? On vous conseille d’aller regarder les vidéos de l’Université de Pennsylvanie qui a, pendant des dizaines d’années, coordonné les recherches.
Notre expérience à la rencontre des temples géants de Tikal
C’est à 5h30 que nous avons quitté l’auberge pour parcourir l’heure et demi de route pour nous rendre à Tikal. Le plus tôt possible, le mieux c’est pour profiter du site à la fraîche avec moins de personnes. Bon, on se retrouve quand même avec un groupe de guatémaltèques un peu allumés.. Tant pis ! C’est parti pour la visite guidée de cet endroit que l’on a vu dans tellement de documentaires et qu’on avait vraiment hâte de découvrir !
Sachez qu’il y a différents types de billets pour visiter Tikal. Le tarif “normal” pour étranger est de 150 Q (15€). Si vous souhaitez profiter du lever ou du coucher du soleil, le tarif passe à 250 Q (25€). Concernant le transport et le guide, il y a un tarif officiel de 100Q pour le minibus et de 50Q pour les guides. Attention si on vous en demande plus ! Pas envie de prendre un guide ? Vous pouvez acheter une carte pour 20 Q à l’entrée du site.
Dans la jungle, terrible jungle…
La première partie est à l’ombre des arbres qui sont là depuis des siècles. On peine à imaginer que l’on va voir des pyramides tellement on s’enfonce dans la jungle. Nous croisons déjà les premiers locataires curieux : des singes, une grosse dinde et des coatis. Notre premier arrêt se fait devant un arbre spécial : le kapokier. Immense, il représente l’arbre de la vie pour les Mayas, comme l’arbre dans Avatar qui en est d’ailleurs inspiré.
Notre guide nous montrera aussi différentes plantes comme le maïs maya, qui pousse dans les arbres ou un drôle de petit fruit rose qui permet d’éloigner les moustiques quand on l’écrase et qu’on se frotte avec.
Visiter Tikal, c’est être au milieu d’une nature impressionnante, qui nous a rappelé le Corcovado au Costa Rica. Une expérience géniale pour les amoureux d’animaux et de nature.
Se balader dans l’ensemble du parc national de Tikal
Il faut entre 4 et 6 heures pour découvrir l’ensemble du site ouvert au public. C’est immense ! Prévoyez de visiter Tikal le matin, avec un “early bird ticket”. La température grimpe vite plus la journée passe et les visiteurs sont plus nombreux.
Voici les lieux qui nous ont le plus marqués, à ne pas louper, avant la plaza centrale.
1. La vue du Temple IV
Incroyable. Avec toutes les cimes de temples qui émergent dans la jungle. Cette vue vous rappellera peut être quelque chose.. Et oui, c’est bien une scène de Star Wars ! Le gouvernement guatémaltèque n’a pas autorisé la production à venir tourner la scène dans le parc, c’est donc une maquette du temple que vous voyez dans l’épisode 4 de la saga.
2. Le complexe O
On peut voir ici une véritable expression du savoir astrologique maya. En effet, chaque stèle correspond à un “moment” du calendrier solaire. Il y a aussi un cercle de pierre au sol dédié aux offrandes.
Est ce que les offrandes étaient des cœurs de bébés ? Si vous avez lu la partie sur les sacrifices humains plus haut, vous connaissez déjà la réponse. Les Mayas offrent aux dieux du sang, mais aussi du cacao, l’aliment sacré !
3. El mundo perdido
Un endroit très intéressant qui est composé de plusieurs édifices. C’était un lieu important dans l’observation des étoiles. On y a aussi retrouvé plusieurs tombes.
4. Le temple V
Il est caché au milieu de la verdure, on ne s’attend pas à le voir et il est absolument splendide. On ne peut pas grimper dessus mais cela n’enlève rien au spectacle !
Visiter Tikal et conclure par LE lieu emblématique : la plaza centrale
La partie à garder pour la fin : la place centrale de Tikal avec ses deux temples se faisant face. Voici ce que nous avons retenu des explications de notre guide et qui pourra éclairer votre visite :
- Il n’est pas possible de monter sur le temple I, dit “du Grand Jaguar”. Ce dernier est dédié au roi Jasaw Chan Ka’wil et il était à l’origine décoré de sa statue;
- Le temple 2, en face, est dédié à la Lune. Il est possible de le grimper pour avoir une belle vue sur l’ensemble du site;
- sur l’acropolis qui se situe sur le côté, vous pouvez admirer un masque gigantesque de jaguar auparavant ensevelli dans une tombe royale. Il fait froid dans le dos !
Des singes, des jaguars, des serpents.. Mais à quoi correspondent ces animaux dans la culture maya ? Le Jaguar est associé au sacrifice et à la guerre. Le serpent est très souvent représenté pour incarner le pouvoir. Le kolibri représente la réincarnation et si un vient vous rendre visite, c’est sûrement un ami disparu. Le quetzal symbolise la richesse. La chouette, quant à elle, symbolise l’autre monde et guiderait les morts vers l’au-delà. Il y a encore beaucoup de signification qui se cachent partout !
Notre impression sur Tikal
Visiter Tikal nous en a vraiment mis plein les yeux ! C’est fabuleux de voir ces temples si vieux au milieu de nulle part. On reste d’autant plus impressionnés que les mayas ont construit cela à la seule force de leurs corps, pierre par pierre, n’ayant pas la maîtrise de la roue par exemple. C’est comme un rêve qui devient réalité, tant nous avons entendu parler de ces temples à la télévision et dans les livres.
🕊 Yaxha : un ensemble plus discret et pourtant passionnant !
Rappelez vous, on vous l’a raconté sur Instagram, nous avons été victimes d’une intoxication alimentaire. Après une nuit plutôt éprouvante, nous entreprenons la visite de Yaxha, qui a lieu dans l’après-midi, jusqu’au coucher du soleil.
Une ville en bord de lagune encore très mystérieuse
Le parc national de Yaxha s’étend sur 37 hectares et comprend plusieurs villes : YAXHA (que nous allons visiter), TOPOXTE (située sur une île), NAKUM et NARANJO (qui est aussi grand que Tikal).
La cité existe depuis -600 avant JC et a été peuplée pendant plus de 16 siècle, avec, à son apogée, plus de 20 000 habitants. Son nom signifie “eau et verdure”, puisqu’elle est située en bord de lagune.
De nombreux temples sont encore ensevelis sous la végétation. Cela permet de les protéger en attendant une futur fouille. On peut quand même voir des très beaux ensembles de pyramides ainsi qu’une tour astronomique et un terrain de jeu de balle.
Qu’est ce que le jeu de balle ? C’est le football des Mayas mon ami ! Le principe ? Une brésilienne mais sans utiliser ni les pieds ni les mains. Les joueurs doivent s’échangerà coup de hanches, de tête et d’épaules la balle en caoutchouc (3kg quand même) sans qu’elle touche le sol. Si c’est le cas, l’équipe perd un point, l’autre en gagne un. Le but ? Atteindre le nombre de points fixé au début de la partie. Aussi, à la manière du vif d’or dans Harry Potter, il est possible de remporter la partie en faisant passer la balle dans un des deux cercles de pierre situé en hauteur sur les murs. Cet exploit est cependant très rare.
LE lieu à faire pour se sentir comme Indiana Jones
Visiter Yaxha : le site à faire pour être en plein jungle
Nous ne savions pas quoi attendre de Yaxha tant nous avions entendu parler de Tikal. Mais dieu que nous n’avons pas été déçus !
Les constructions sont encore ensevelies sous la jungle, pointées du doigt par Saoul, notre guide. Autour de nous, les singes araignées se baladent d’arbre en arbre. Attention, si un commence à faire ses besoins, c’est qu’il veut les faire sur votre tête et vous demande de partir de son territoire. Il est possible de descendre à la lagune en empruntant les anciennes voies mayas. La vue est magnifique, on a peur de se baigner même si apparemment, c’est le seul endroit sans crocodiles (oui oui oui).
On peut grimper sur les pyramides mayas et admirer cette jungle immense qui s’étend sous nos yeux. Un moment magique, sans balisage. On se prend vraiment pour des explorateurs à la Indiana Jones.
Si vous faites la visite guidée, peut être aurez vous la chance (ou la malchance) de tomber sur LA tarentule du coin, mascotte des lieux ! Bien entendu, le guide ne vous laissera pas partir sans que vous l’ayez prise en main. Nous y sommes passés aussi et, franchement… la peur a cédé sa place à l’agréable. Nous avons été surpris par sa douceur et sa légèreté
Le coucher de soleil sur les ruines : un must à faire quand on est dans la région de Peten
Rencontre avec un drôle d'habitant
On vous conseille vivement de prendre un tour qui vous amène au coucher du soleil pour profiter de ce moment hors du temps, comme suspendu au-dessus des arbres et des plateformes Mayas.
Pour voir le coucher du soleil, nous grimpons donc la dernière pyramide. Tout le monde discute, on observe le petit protégé du coin, l’aigle à cou orange. C’est pour sa protection que le vol de votre drone et ami à hélices est interdit. On s’émerveille de la lagune qui s’étend sous nos yeux. L’instant fatidique approche et Saoul prend la parole.
Un moment presque religieux
“Señoras, señores, es el momento de permanecer en silencio para disfrutar de la magia de Yaxha.”
Le ton est donné et le groupe rentre dans un silence religieux pour les 20 prochaines minutes. Le moment est incroyable. Devant l’astre solaire qui se couche, seul les bruits de la jungle nous parviennent, sous un fond de singes perchés et de vol de toucans.. Un moment magique, et c’est peu dire.
Nous quitterons le site sous un ciel de feu, encore très touchés par ce moment holistique que nous venons de vivre.
Pour ce coucher de soleil, on vous conseille de visiter Tikal ET Yaxha lors de votre passage. Cependant, pour vraiment apprécier le lieu à sa juste valeur, on conseille de le faire avant Tikal. En effet, le lieu est plus petit et moins impressionnant même si au coeur de la jungle contrairement à sa grande soeur. Le faire après Tikal pourrait donc avoir un effet déceptif.
Flores : camp de base parfait pour visiter Tikal et Yaksha
Une petite île aux milles nuances
Flores (qui s’appelle comme ça depuis assez récemment, en 1830 pour être exact) se situe sur le lac Peten Itza. Elle est reliée au continent par une route construite artificiellement. Les légendes orales locales disent que pendant longtemps, il n’était possible d’accéder à l’île qu’en lancha, cependant, on pense aujourd’hui qu’il y avait un pont en bois.
Elle a été pendant très longtemps un endroit très isolé du Guatemala. La route pour y aller était encore pire que celle du Costa Rica (si tu as lu notre article sur le sujet tu sais que c’est peu dire !). C’est la construction d’un aéroport qui sortira enfin la ville de cet enclavement.
L’île de Florès était anciennement un site Maya elle aussi. Malheureusement, les Espagnols, devant l’échec de la christianisation des habitants, décidèrent de la détruire. Il ne reste donc aucun reste de la cité de Tayasal.. A l’origine, c’était un lieu de commémoration religieuse.
Que faire à Florès, sur le lac Peten
La ville de Flores, si elle est un point de chute parfait pour visiter les sites mayas, n’est pas très grande. Elle est agréable à vivre et on vous conseille de compter une journée pour profiter de son atmosphère et vous balader dans ses rues colorées.
Voici les différentes choses à faire pour paresseux curieux :
- se perdre dans les ruelles colorées et faire de jolies photos;
- faire un tour de canoë pour moins de 100Q la journée et aller se baigner à la plage de Chechenal;
- manger (!!) : il y a plein de petites adresses sur l’île de Flores, branchouilles comme à Paris. On vous conseille le restaurant Los Amigos et la pâtisserie Delirio;
- aller faire un tour au marché local sur le continent ! C’est un peu notre passion, oui oui on sait.
Où dormir à Flores ?
Où dormir à Flores ? Nous avons séjourné à l’auberge Los Amigos (15€ la nuit pour une chambre privée) mais notre séjour n’a pas été à la hauteur de nos espérances.
On va vous donner les points positifs et négatifs de l’endroit pour que vous puissiez vous faire votre avis.
❤️ les lapins sauvages dans le jardin, le restaurant très bon, la taille de la chambre, la décoration du lieu;
💔 il fallait traverser le restaurant pour aller aux sanitaires, la cuisine commune quasi pas équipée, un service et une réception vraiment incompétente.
Comment se rendre à Flores
Comme on vous l’a dit, Flores était très difficile d’accès pendant longtemps. Il est possible de rejoindre la ville en avion pour 200$ aller/retour environ.
Cependant, le moyen de transport privilégié par les backpackers en voyage au Guatemala reste le bus, beaucoup moins cher. Voici les différentes liaisons, depuis Santa Elena, la ville en face de Flores, sur le continent :
- Antigua/Guatemala City – Flores : la meilleure option est de prendre un bus de nuit (8-12h de route) pour 20$ depuis Guatemala City;
- Rio Dulce – Flores : comptez 4h de bus, avec Linea Dorada ou FDN et entre 20$ et 30$;
- Semuc Champey – Flores : ce que nous avons fait, et c’est long.. il faut prendre le collectivo de Coban à Lanquin pour 3Q. Ensuite, un deuxième bus de 4h jusqu’à la rivière la Cruce de San Francisco. On traverse la rivière dans un bateau sommaire et c’est parti pour un 3ème bus pour arriver à Santa Elena;
- Palenque (Mexique) – Flores : nous vous conseillons de prendre une shuttle pour traverser la frontière. Pour 30$ environ, c’est bien plus simple que de prendre plusieurs bus.
Une fois à Santa Elena, vous pouvez prendre un taxi / tuktuk pour rejoindre l’île, ou le faire à pied, c’est à moins de 20 minutes !
🌴 Et pour conclure...
Et voilà mes amis, c’est tout pour aujourd’hui. On imagine que vous devez avoir la tête pleine remplie de plumes de quetzal. On espère que cet article vous a plus et que les Mayas n’ont plus de secret pour vous, comme après avoir regardé un documentaire sur Arte. Visiter Tikal, Yaxha et Flores a été sans aucun doute l’un de nos temps forts au Guatemala. On vous recommande de découvrir ses temples perdus dans la jungle (tant qu’ils sont encore perdus) que l’on a préféré à ceux très touristiques du Mexique.
En ce sens, nous aimerions ajouter un petit mot sur le Guatemala en général. A l’image de ces ruines hors-normes, l’ensemble du pays regorge de pépites encore peu touristiques. Un pays riche en tradition, en Histoire, en culture et en paysages sublimes que l’on vous suggère très fortement d’aller explorer. On lâche le mic’, à vous les studios !
1 Comment
Bonjour, nous partons au Guatemala en février, comment se passe la visite de Yaxha, le guide est-il obligatoire ?