Explorer la région de Bajawa à Flores : aventures entre villages traditionnels et sources chaudes
Situé entre Ruteng et Ende, la ville de Bajawa est plus ou moins au milieu de l’île de Flores. Si nous y avons passé que 2 jours, il y a de nombreuses activités à faire autour et on peut facilement y passer plus de temps. Découverte des villages traditionnelles, sources chaudes et coucher de soleil sont à retrouver dans ce guide curieux.
On ne vous laisse pas en reste avec des informations sur les activités complémentaires comme un trekking reliant différents villages traditionnels ou l’ascension d’un volcan ! Coté pratique, vous saurez après la lecture de cet article où dormir, louer un scooter et manger à Bajawa.
Cet article peut contenir des liens affiliés. Quand vous réservez un hôtel, un restaurant ou une activité via ce lien, nous touchons une petite commission de la part de l’annonceur, sans frais supplémentaires de votre côté 🙂. 🏠 Visiter des villages traditionnels à Bajawa à Flores : Luba et Bena
Terminé les Manggarai de Wae Rebo, ces terres sont habités par l’ethnie des Ngadas, elle-même divisées en plusieurs clans. Les villages des alentours de Bajawa sont très bien conservés et les traditions encore intacts. Ils méritent qu’on s’y arrête lors d’un voyage sur l’île de Flores en Indonésie. Plus qu’une simple visite, c’est l’occasion d’être témoin d’une autre manière de vivre, d’une autre culture et d’un artisanat de grande qualité.
L’ethnie des Ngadas
Nous vous avons déjà introduit l’ethnie des Manggarai dans notre article sur Wae Rebo. L’ethnie des Ngadas comptent à peu près 60 000 membres localisés autour du volcan Inerie et du plateau de Bajawa. C’est une société à la fois matriarcal et patriarcal. Curieux non ?
Dans les traditions, l’enfant le plus vieux reçoit l’héritage familial en entier et le mari appartient à sa femme tant que la dot n’est pas payée. Le sexe féminin, c’est le big boss à la maison. Le mariage n’est autorisé qu’au sein du même clan, avec les conséquences de consanguinité que cela peut entrainer. Les Ngaras sont très attachés à cette culture ancestrale et tiennent à cœur de la faire perdurer.
Niveau religion, ils sont catholiques mais pratiquent encore des rites animistes notamment par le sacrifice d’animaux (difficile de passer à côté des crânes de buffles sur les maisons). La connexion au monde surnaturel des ancêtres et pouvoir communiquer avec eux est encore une pratique courante.
Connaissez vous le prix d’un buffle ? Et bien accrochez vous, un bon buffle se négocie jusqu’à 5000€ ! Accrochez son crane en décoration est un symbole de prospérité surtout lorsqu’il a s’agit de sacrifier l’animal.
A Bena, la grande fête de Reba est une cérémonie qui se déroule en Janvier. Les dates sont différentes en fonction des localités. Beaucoup d’animaux sont sacrifiés. On pourrait l’assimiler au Thanksgiving Américain même si le but est que les familles se réunissent pour résoudre les problèmes du moment.
Le village traditionnel le plus connu : Bena
Architecture du village
La localisation du village de Bena ne laisse pas indifférente. D’en haut, le village prend la forme d’un bateau près à tomber dans le creux d’une vague titanesque. De manière plus terre à terre, on est perché sur une colline au milieu d’une jungle de bambou. Au loin, la mer ou le mont Inerie, au choix. L’accueil des touristes semble bien rodé avec une vraie réception et des vrais explications. Les voyageurs ne semblent pourtant pas encore revenus… Nous ne serons que 5 sur site.
Mais qu’est ce qui rend ce village si spécial ? D’abord, les maisons sont organisées sous la forme d’un U avec un terre-plein central. Les 300 habitants sont divisés en 9 clans dont le territoire est marqué par la présence d’une ombrelle et d’une petite hutte. Sur les toits des maisons patriarcaux se trouvent la figurine d’un guerrier, le Nga’du, symbole de virilité et de férocité. Marque de fertilité, c’est la même chose pour les maisons matriarcales mais avec une petite cabane toute mimi, la Bhaga.
Au milieu du village, on trouve deux bâtiments cérémoniaux et l’ancien cimetière du village (pierre droite pour les hommes, pierre plate pour les femmes).
Vous remarquerez sans doute le sourire carnassier des personnes âgées à Bena. Une dentition recouverte d’une couche rouge bordeaux. Ce n’est pas due à des dizaines d’années de tabac mais à la mastication frénétique de la noix de bétel (ou noix d’arec), le fruit d’un palmier.
La vie quoi
Les femmes tissent, le linge sèche dehors, les enfants courent partout, on fume du tabac ou on mastique des noix de bétel, les noix de muscade crépitent de chaud au soleil… Les personnes âgées sont prises dans une partie de Mancala (le bridge des Indonésiens) endiablées. Loin d’un traquenard pour touriste, c’est un samedi somme toute classique pour un habitant Ngada. Et ça nous plait ! Les locaux se prêtent même au jeu en laissant Elisa tenter de faire ses premières mailles sur le métier à tisser.
Nous avons donc déambuler dans le village de Bena à notre vitesse guettant chaque curiosité sans être solliciter pour nous vendre des pièces.. Nous savons que chaque détail détient une signification, à nous de trouver laquelle ! C’est là où prendre les services d’un guide prend du sens.
L’entré du village coûte 25 000 roupies par personne, soit moins de 2€. Prévoyez un petit supplément de monnaie si vous souhaitez ramener une pièce tissée à la main ! On trouve ici de l’artisanat Ikat. Kesako ? Avant de se mettre à tisser, les fils sont teints d’une certaine manière pour qu’au tissage, le motif prenne forme. Cela donne une sorte de flou qui est très recherché par les collectionneurs. Le résultat est sublime ! Un beau souvenir à ramener à la maison, surtout que certaines pièces ne prennent pas beaucoup de place.
Le village traditionnel le plus confidentiel : Luba
Juste un peu avant Bena se trouve une petite pépite : Luba. Ce petit village n’est que peu visité et pourtant il est absolument charmant ! Il est situé au pied du mont Inerie ce qui garantit une vue stupéfiante si il n’est pas dans les nuages. Nous avons été très bien accueilli par une famille qui nous ont expliqué l’art du tissage un café à la main. Le tour se fait rapidement mais ce serait dommage de passer à côté de ce moment agréable !
Vous trouverez des tombes qui ressemblent aux nôtres au milieu du village de Luba. Les Nagdas ont des croyances qui sont un mix de l’animisme et du catholicisme ce qui explique la présence d’éléments qui nous sont familiers. A Bena, de la même manière, il y a un hôtel dédiée à a Vierge Marie. Mais pourquoi donc ? Lorsque les Portugais ont colonisé l’île dès le 16ème siècle, introduisant la religion chrétienne auprès des populations locales. Elle s’appelle d’ailleurs Flores soit « fleur » à cause des impressionnantes floraisons de flamboyants. Aujourd’hui, 85% de la population est catholique.
L’entrée au village de Luba est sur donation. Vous devez cependant vous enregistrer sur le petit cahier.
Les autres villages traditionnels à visiter aux alentours
A proximité de Bajawa, les villages de Tololela et Gurusina sont les plus fréquentés après les deux que nous avons cité précédemment.
Plus isolés, Nage, Wodon, Wogo ou Belaraghi nécessitent un temps de trajet plus important. D’autres villages aux alentours peuvent se visiter en compagnie de guides locaux qui proviennent généralement de ces localités.
Nous vous conseillons de faire 2 ou 3 villages maximum dans la même journée !
Explorer la région avec un trekking reliant les villages traditionnels
Saviez vous qu’il est possible de faire une grande randonnée à Flores en dormant chez l’habitant et qui passe de villages traditionnels en villages traditionnels ? Et bien nous non et si on avait su.. croyez vous bien qu’on se serait laissé tenter !
Voici les deux options qui ont retenu notre attention. Les informations en ligne sont très peu fournies, nous vous encourageons donc à prendre un guide local qui déjà connait le chemin et en plus connait les différentes coutumes et particularités de chaque village.
- D’une part, on peut se rendre au village de Belagari. Il vous faudra un guide et vous rendre à Pauleni, à 45km de Bajawa. De là, 90 minutes de marche intense vous attendent pour rejoindre le village. Comme pour Wae Rebo, il est possible d’y dormir. Attention, si beaucoup de voyageurs décrivent le village comme superbe, il peut être compliqué d’interagir avec les villageois. Pour une expérience au top, on vous conseille de partir avec un guide depuis Bajawa.
- Le circuit plus classique consiste à relier les villages de Luba, Bena, Tololela et Gurusina dans un décor bambooesque ! Nous avons trouvé une carte au village de Bena ainsi que cette autre carte sur Wikiloc.
⛰ Prendre de la hauteur : Wolobobo View Point et Mont Inerie
Voir le coucher du soleil au Wolobobo View Point
Facilement accessible à moins de 15 minutes de Bajawa à Flores en scooter, le Wolobobo view point est l’endroit à visiter si vous voulez mettre à jour votre photo de profil Instagram. Bon, on ne vous garantit pas qu’il y ferra beau par contre ! Les locaux recommandent d’ailleurs de s’y rendre le matin.
La vue sur la caldeira et le Mont Inerie est absolument sublime et l’espace est assez grand pour faire un petit pique-nique. Attention à ne pas forcer sur la bière parce que la route pour retourner au village est toute raide et cabossée !
Grimper les 2 245m du Mont Inerie
Si Flores rime déjà avec aventure, certains auront envie d’un petit challenge physique pour se dépasser pendant leur séjour. Si c’est le cas, vous pouvez décider de vous attaquer au Mont Inerie, l’un des plus hauts volcans de Flores. Nous ne l’avons pas grimpé mais cela nous nous empêche pas de vous raconter ce que l’on a entendu à son sujet.
La randonnée est loin d’être simple comme celle de Kelimutu. On pourrait la comparer avec celle du Rinjani, en enlevant le premier jour de grimpe. Comptez 2h45 de montée, à priori très mal indiquée et sur un terrain très incliné. Notez que, comme son cousin de Lombok, la dernière heure est composée de petits rochers qui glissent.
Si vous souhaitez tenter l’expérience, s’il vous plaît, rapprochez vous d’un guide local. En général, ils prennent 20€ par personne. Mais même si vous avez une bonne assurance voyage comme GoByAva, personne ne pourra rien faire si vous tomber parce que vous ne connaissez pas la route !
🚿 Faire une pause détente au sources chaudes
Zone hautement volcanique, les alentours de Bajawa abritent une source d’eau chaude qui saura ravir les amateurs de détente. L’endroit n’est pas très bien indiqué mais cela ne nous gêne pas puisque du coup.. il n’y a quasiment personne !
Une petit cabane propose un bon vieux nasi ou mee goreng pour ceux qui auraient faim. Sinon vous pouvez vous installez sur les paillasses, faire la sieste avant de profiter des eaux qui bouillonnent. En passant le pont, prenez le chemin qui descend vers un parking à votre droite. Continuez à pieds.
Curieusement, les Malanage Hot Springs sont situés au croisement de deux sources : l’une froide et l’autre très chaude. Au sein du même bassin, il suffit d’aller à gauche ou droit pour subir un choc thermique. Une fois que vous avez trouvé votre température, vous ne bougez plus !
En fin de journée, on voit les locaux qui viennent prendre leur douche. L’eau chaude est rarement installée pour l’usage quotidien, mais pourquoi se refuser un bon bain quand on a une rivière à 39° juste à côté ! Un local a d’ailleurs voulu nous faire goûter aux larves d’abeilles. Comme du miel concentré mais moins sucré et plus doux. Curieux.
L’entrée des bains se paye au parking. Comptez moins de 15 000 roupies par personne et franchement le lieu est propre, détente et il y a un même un endroit pour se changer.
🛏 Où dormir et manger à Bajawa ?
On ne peut que recommander l’excellent accueil chez Kristian Homestay. De notre arrivée tardive à notre départ matinal en passant par les pancakes du matin au poil.. nous y avons passé un excellent moment. Cerise sur le cadeau : un prix très compétitif de 160 000 roupies (moins de 14€). N’oubliez pas de vous couvrir, il fait bien plus frais en altitude que à Bali ou Lombok !
Notez qu’il propose aussi une location de scooter à 100 000 roupies la journée. Envoyez lui un petit message au moment du booking pour sécuriser le tout ! Nous avons constaté une flotte de scooters très limitée sur Ruteng et Bajawa car durant le COVID ils ont revendu une partie de leur véhicule.
N’étant là que peu de temps, nous n’avons pas testé beaucoup de bonnes adresses à Bajawa, voici deux endroits où nous avons bien mangé :
- chez Dito’s : un endroit avec un bon wifi et une atmosphère chaleureuse pour diner !
- Emtry Karaoké : où nous n’avons pas fait de karaoké mais bu des bières et manger un Mee Goreng passable (mais les bières étaient bonnes et tardives !).
Comment se déplacer et explorer la région de Bajawa ?
Les points d’intérêts sont globalement regroupés au Sud de la région de Bajawa. Malheureusement, il ne faut pas compter sur la seule présence des transports publics pour vous permettre de tous réaliser.
Deux solutions :
- être autonome en louant un scooter à Bajawa. Les hôtels en proposent souvent à la location pour quelques 100 000 IDR la journée. Attention à réserver en avance depuis que le COVID a forcé les loueurs à revendre une partie de leur flotte de véhicule ;
- prendre les services d’un guide et/ou d’un chauffeur pour vous conduire.
🚌 Comment se rendre à Bajawa depuis les 4 coins de Flores ?
Étant donné que Bajawa est au milieu de l’île de Flores, toutes les navettes y passent. En effet ne soyez pas surpris quand votre mini van Gunung Mas vous déposera à un carrefour au milieu de nulle part. Il faut ensuite prendre un taxi jusqu’à la ville au prix de 20 000 IDR / personne..
Au niveau prix et timing, voici les informations depuis :
- Se rendre à Bajawa depuis Ende : environ 4h de route, aux alentours des 100 000 roupies (soit 7€) ;
- Trajet Bajawa – Moni : presque 4h de route, 200 000 roupies (soit 12€) ;
- Se rendre à Bajawa depuis Ruteng : 4h de route absolument horrible, on a jamais vu des routes de montagnes qui tournent autant, 140 000 roupies (soit 10€) et une pilule pour le mal des transports. Impossible de faire quoi que ce soit de productif pendant le trajet.
C’est tout pour nous aujourd’hui. On espère que cet article vous a donné envie de visiter Bajawa et ses alentours à Flores. Nous avons beaucoup apprécié le naturel de cette zone. Même si certaines installations peuvent sembler touriste au premier abord, nous n’avons jamais été plus de 5 sur un site. Les locaux sont heureux de nous voir arriver et de partager un petit moment avec nous, un sourire ou une discussion quand l’anglais est pratiqué. Encore une étape qui nous charme sur les chemins de l’île de Flores.
Epingle nous pour explorer la région de Bajawa à Flores
2 Commentaires
Bonjour, merci pour toutes ces informations.
Savez-vous si il est possible de passer une nuit dans un des villages traditionnels pres de Bajawa sans passer par un guide ?
Cdlt
Hello Baptiste,
Je ne sais pas si ça fonctionne comme à Wae Rebo du côté de Bajawa, si vous avez l’occasion peut être passer leur demander ?
Ils ne parlent que peu anglais donc c’est un peu difficile..